A une heure prêt je naissais dans une benne à ordure sur les quais de la Seine....
C’est Peut-être pour cette raison que j'ai créé un parfum...
Cette photo date de 1991. J’avais 15 ans, en classe de seconde générale au Lycée Flora Tristan à Noisy-le-Grand. À cette époque, j’étais une adolescente heureuse, alors que les cartes de départ étaient mal distribuées : je vivais dans une maison insalubre avec une mère gravement malade et un père souvent absent, en raison de son travail dans l’industrie pétrolière.
Mon histoire aurait même pu ne jamais commencer. Pour ma mère après avoir vécu trois ans heureuse à Houston aux Etats-Unis avec mon père fin des années soixante, début soixante dix, la vie bascula. Ils doivent rentrer en urgence en France : la mère des premiers enfants de mon père était décédée tragiquement à 36 ans, et il devait s’occuper de ses trois filles. Pour ma mère, ce retour en France fut un choc brutal. Non seulement elle devait affronter un nouveau pays, mais elle se retrouva à devoir élever trois filles déjà grandes, françaises, qui voyaient débarquer cette femme africaine avec une certaine méfiance. Leur cohabitation fut extrêmement difficile.
Isolée, déstabilisée par cette nouvelle vie, affaiblie par ses maladies psychiatriques en raison de traumatismes d’enfance (agression s***** dans son village à Madagascar et accouchement de mon demi-frère à l’âge de 12 ans (oui vous lisez bien!), ma mère sombra dans l’alcool. Un soir d’automne, alors qu’elle était enceinte de 9 mois de moi, elle perdit pied. Fin octobre 1976, elle quitte notre maison de Noisy-le-Grand en pleine nuit vêtue simplement d’un vieux pantalon, d’une robe de chambre alors que le froid était glacial. Elle marche droit devant elle jusqu’à Paris à pieds (20km).
Ce que l’on sait ensuite, c’est que des enfants faisant du vélo sur les quais de la Seine ont découvert son corps inanimé dans une benne à ordures. En s’approchant, ils ont remarqué qu’elle bougeait encore et, pris de panique, ils alertent les gendarmes. Rapidement, ma mère est transportée en urgence à l’hôpital Port-Royal dans le 14ème pour achevé l’accouchement qui était en cours depuis plusieurs heures sans qu’elle sent rende compte vu qu’elle était dans le coma mais pour cela les médecins durent effectuer un choc électrique pour qu’elle puisse accoucher et de suite la placer en cure de sommeil 6 mois. Ce jour-là, la France nous a littéralement sauvé la vie un 31 Octobre 1976.
Depuis trois jours, mon père nous cherchait désespérément, fouillant les morgues et les hôpitaux de Paris alors que ses collègues le décourageaient en lui disant qu’elle était folle, qu’elle l’avait quitté. Mais il n’a pas abandonné. C’est grâce à un simple bout de papier déchiré, retrouvé dans la poche de ma mère, portant le nom de l’entreprise pétrolière pour laquelle mon père travaillait, que les médecins ont finalement réussi à le retrouver.
Malgré les difficultés que mes parents ont traversées, et surtout les problèmes de santé de ma mère, j’ai eu une enfance merveilleuse. Ils m’aimaient tellement, d’un amour inconditionnel, que cela suffit à combler toutes les épreuves. Je vidais parfois les bouteilles d’alcool de ma mère, je la réconfortais, je lui murmurais des mots doux. Elle se sentait coupable, mais elle me répétait chaque jour : « Je t’aime. Je suis vivante grâce à toi, tu es une enfant de l’amour. » Mon père me disait aussi souvent qu’il m’aimait et qu’il était fière de moi…
JE VOUS AIME, VOUS ME MANQUEZ, ALORS J’AI CREE UN PARFUM MERVEILLEUX ET RECONFORTANT POUR TOUS… A VOTRE IMAGE
Créer une marque de parfumerie de luxe n'est pas une tâche aisée. C'est une aventure qui exige du temps, de l’argent, de l'énergie, une grande passion, mais aussi, et surtout, une âme. Pour certains, l'enjeu est avant tout commercial, une course effrénée vers la reconnaissance, le succès, et les chiffres. Mais pour moi, cette création est bien plus qu'une simple entreprise. Elle est un hommage, un hommage aux souvenirs d'une enfance bercée par l'amour inconditionnel de mes parents défunts.
J'ai lancé cette marque non pas avec l'idée de conquérir le monde, mais pour accomplir une mission profondément personnelle. Chaque flacon, chaque note, chaque essence est une émanation de mes souvenirs olfactifs d'enfance, capturés dans leur plus pure expression. Il ne s'agit pas seulement de parfums, mais de véritables élixirs de mémoire, des capsules temporelles qui renferment toute l'affection, la chaleur, et la tendresse d'une époque révolue.
À travers ma création, j'ai réussi à distiller un peu de Moanalima et du Père Vigny, mes parents, dans des fragrances envoûtantes, intemporelles et magnifiques. Pour moi, le simple fait d'avoir concrétisé ce projet est déjà une victoire en soi. Je ressens une profonde satisfaction, un accomplissement intérieur qui surpasse de loin toute pression extérieure liée à la vente Car j'ai déjà atteint mon objectif le plus précieux : celui de rendre hommage à deux êtres qui se sont aimés si intensément qu'ils ont quitté ce monde presque en même temps.
j'ai créé quelque chose de profond, quelque chose de vrai. J'ai mis en bouteille ce lien indéfectible avec mes parents, et en cela, j'ai déjà réussi. C'est cela, l'essence même de ma marque. Une marque de parfum de niche, de luxe, oui, mais surtout, une marque de cœur.
Vola VIGNY, Fondatrice et PDG
Tous les articles/posts écrits par vola Vigny sont sur linkedin !
FOLLOW US / SUIVEZ-NOUS